Lorsqu’on parle de chevaux de brasserie, on pense immédiatement aux énormes percherons ou ardennais à la croupe rebondie qui jadis arpentaient les rues pour livrer la bière à chaque bistrot. On raconte que le cheval connaissait parfaitement la tournée : si d’aventure le livreur s’assoupissait après avoir abondamment goûté la divine mousse, l’animal savait rentrer seul à la brasserie. Certains prétendent qu’on retrouvait parfois le conducteur, au petit matin, toujours endormi sur le siège du cocher…
Dans les temps plus anciens, avant l’arrivée du moteur à vapeur et de l’électricité, le cheval était attelé dans des manèges destinés à produire l’énergie nécessaire aux machineries. Dans les houblonnières, c’est lui qui, lors de la récolte en septembre, devait charrier les précieux cônes. Les agriculteurs l’employaient pour cultiver l’orge indispensable à la préparation de la bière mais, après le brassage, il lui fallait reprendre la drèche et l’emmener jusqu’à la ferme pour nourrir veaux, vaches et cochons. Le maraîcher suivait l’attelage pour récupérer le précieux crottin, la panacée des jardins ! Parfois, c’est le postillon qui savait rappeler la complicité du brasseur et de l’équidé.
Mais le cheval a aussi son heure de gloire quand il figure sur les publicités ou s’il est choisi comme emblème, voire comme nom de la brasserie. Il fait la fierté du brasseur qui aime présenter sa cavalerie, fait fabriquer des colliers ou pièces de harnachement spécialement marquées au nom de l’établissement. Il est abreuvé et nourri copieusement. Ses pieds, sa crinière, sa robe sont entretenus quotidiennement. Les jours de fête, il parade en tête des cortèges. Et, quand l’heure de la retraite arrive, souvent le brasseur offrira à son compagnon de labeur un repos bien mérité jusqu’à la fin de ses jours.
du 26 juin à fin septembre 2021
Exposition ouverte tous les jours de 14h30 à 18h30
Entrée libre pour l’exposition, également visible lors de la visite du Musée : 5,50€ /personne