La longue aventure de la bière sur les bords de Seine est une histoire aussi mouvementée que celle de Paris.
Sur le tableau polyptyque qu’ont dessiné les siècles, les images défilent : le savoir-faire de l’Abbaye de Saint-Denis, les statuts de la Corporation des Cervoisiers de Paris, les bières blanches, brunes et rouges brassées dans les faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marcel, les barrières de l’octroi, le « général mousseux » Antoine-Joseph Santerre dans la tourmente révolutionnaire…
Les brasseries résistent tant bien que mal aux crises économiques, aux bouleversements politiques et aux guerres. Le XIXe siècle apporte la science, les progrès techniques et un nouveau procédé de fermentation qui fait entrer la bière dans l’ère moderne.
De grandes brasseries voient alors le jour dans la capitale : Demory, Gallia, Dumesnil, Karcher… D’autres, tout aussi fameuses, se développent à Versailles, Issy-les-Moulineaux, Puteaux, Arcueil, Sèvres ou encore à Melun. Sur les grands boulevards les bocks envahissent les tables des luxueux cafés à la mode.
Cet âge d’or ne survivra pas aux deux guerres mondiales et aux concentrations industrielles : au début des années 1990 on ne brasse plus à Paris ni en Île-de-France !
La fin d’une tradition immémoriale ? L’issue était inéluctable si le phénomène des micro-brasseries n’avait pas surgi, apportant un prodigieux renouveau brassicole dans la capitale et sa région — comme dans le reste du pays.
Des tavernes aux modernes bars à bière, de la cervoise aux IPA, l’aventure de la bière à Paris est ici racontée en lien étroit avec l’histoire de la ville.
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